HISTOIRES DE GOLF
Golf Public de Chalon-sur-Saône
FRANCOIS LAPEROTTE
LA NUMEROTATION DES CLUBS
Depuis le début du golf, au XV ème siècle, les clubs de golf étaient identifiés par un nom et non un numéro. Ce n’est qu’au début du XX ème siècle que les fers sont numérotés puis les bois. Certains clubs ont néanmoins conservé leur ancienne appellation.
A l’origine, les clubs de golf étaient entièrement en bois, le manche ou shaft et la tête. Les têtes étaient fabriquées dans des bois durs comme le hêtre, le poirier ou le pommier. Les manches étaient en frêne ou en noisetier. La tête et le manche étaient taillés en biseau et attachés solidement par des lanières de cuir puis des ficelles. Les clubs étaient fragiles et un golfeur pouvait s'attendre à casser au moins un club au cours d'une partie, réservant ce sport aux gens aisés. Certains fabricants implantaient des fragments d’os ou de métal, plomb ou cuivre, dans la face des clubs pour améliorer leur résistance et éviter les cassures.
Il existait plusieurs catégories de clubs. Les « longnoses », longs nez, correspondaient au driver actuel et étaient utilisés pour le premier coup. Il existait des « fairway clubs » ou « grassed drivers » pour les coups de moyenne distance, des « spoons », avec une tête concave en forme de cuillère pour les coups courts, des
« niblicks », équivalents aux wedges actuels et des « putting cleek » pour le putter.
Vers 1750 apparaissent les premières têtes en métal, fabriquées par des forgerons, pour les niblicks. Au début du XIX ème siècle, les fabricants anglais importent de l’hickory ou caryer en provenance d’Amérique, un bois très résistant. Les manches en hickory deviennent la norme. Le persimmon, une variété du plaqueminier, cousin du kaki, un bois d’Asie, devient le matériau de choix pour les têtes de clubs en 1900.
2 persimmmons, départ trou 16, la femelle à droite et le mâle à gauche
Ce n’est que dans les années 1870, que les techniques industrielles de forgeage permirent la production en grand nombre de têtes métalliques. Ce sont les fers, utilisés pour des trajectoires hautes et plus courtes que les clubs à tête en bois qui, à l’inverse, étaient utilisés pour des trajectoires basses et longues. Cette évolution a été rendue possible par l’apparition des balles gutta-percha, un équivalent du caoutchouc, plus résistantes que les anciennes balles à plumes.
Les rainures, qui augmentent le backspin, apparaissent au début du XXème siècle. Le manche en acier était déjà connu, mais ce n’est qu’en 1925 que la production industrielle devient courante. Ces clubs à shaft métallique, adoptés rapidement par les Américains, ne sont homologués par le R&A britannique qu’en 1929. C’est à cette époque que les fabricants ont décidé d’abandonner la plupart des noms traditionnels des clubs pour une numérotation standard toujours en usage, les bois étant numérotés de un à cinq, et les fers étant numérotés de deux à neuf.
En 1939, le R&A limite le nombre de clubs dont pouvait disposer un joueur à 14, alors qu’auparavant ce nombre pouvait atteindre 30.
Il est difficile de comparer les anciennes et les modernes appellations des clubs. Certains ont conservé leur ancien patronyme tandis que les fers puis les bois, hormis le driver, se sont vus attribuer des numéros. On peut néanmoins dresser un tableau approximatif des clubs les plus couramment utilisés.
Il existait 5 types de clubs correspondant aux bois actuels. Le premier a conservé son ancien nom : le driver qui peut être traduit par le « pilote », destiné à envoyer la balle le plus loin de la zone de départ. On aurait pu l’appeler bois 1. Il y avait ensuite le brassie, équivalent du bois 2, appelé ainsi en raison de sa semelle en laiton, brass en anglais. Le troisième était le spoon, cuillère en anglais en raison de sa face concave. C’est l’équivalent du bois 3. Les têtes concaves ont été interdites au milieu du XX ème siècle. Le quatrième était le baffy ou baffing spoon, équivalent du bois 4 et pour certains de l’hybride. Le cinquième était le wooden cleek, équivalent du bois 5. Cleek signifie « grand crochet » en écossais.Tous avaient des têtes en bois.
Tête de brassie en persimmon
Semelle en laiton d’un brassie, 1919
Les fers, irons en anglais, dont la tête était en métal, étaient au nombre de 9, classés en fonction du loft, l’inclinaison de la face du club lorsque, à l'adresse, la tête posée au sol, on tient le shaft dans un plan vertical.
Le loft va classiquement de 17 degrés pour le fer 1 à 44 degrés pour le fer 9.
Fer 1 : Driving iron
Fer 2 : Mid-iron
Fer 3 : Mid-Mashie
Fer 4 : Mashie-iron
Fer 5 : Mashie
Fer 6 : Spade Mashie
Fer 7 : Mashie-Niblick
Fer 8 : Pitching-Niblick
Fer 9 : Niblick
Mashie vient du français massue, « niblick » est un diminutif de neb/nib, « little nose » ou petit nez.
Les wedges, coins en anglais, ont conservé leur nom ainsi que le Putting Cleek devenu le putter :
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48 degrés : Pitching Wedge (PW)
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52 degrés : Gap Wedge (GW) ou Approach Wedge (AW)
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56 degrés : Sand Wedge (SW)
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60 degrés : Lob Wedge (LW)
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64 degrés : Flop Wedge (FW)
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Un « longnose » très long : 6,87 mètre
Il s’est trompé de club !