PAR BOGEY

En 1890, M. Hugh Rotherham, secrétaire du Coventry Golf Club, situé en Angleterre, a eu l'idée de standardiser le nombre de coups qu'un bon golfeur doit jouer à chaque trou, qu'il a appelé le "ground score". C’était le score idéal.

Peu de temps après, au Great Yarmouth Club en Angleterre, un joueur appela son concurrent « un Bogeyman régulier », sous-entendu un joueur de haut niveau. Le terme "bogey" vient d'une chanson populaire dans les îles britanniques du début des années 1890, intitulée "The Bogey Man". Le personnage de la chanson était une figure insaisissable qui se cachait dans l'ombre : "Je suis le Bogey Man, attrape-moi si tu peux". A l’époque, les parties de golf se jouaient en match play. Il devenait alors possible de jouer contre un adversaire fantôme, le Bogey Man.

Le score de Bogey est devenu le score du colonel Bogey lorsqu'un membre de Yarmouth a visité un club militaire dans le Hampshire. Il a présenté son nouveau système de notation en expliquant qu'il avait amené avec lui son partenaire de jeu talentueux mais invisible, M. Bogey. Les membres ont aimé l'idée de proposer un score pour M. Bogey sur leur parcours et d'essayer de le battre, mais ils ont convenu qu'il devait avoir un grade militaire s'il devait jouer dans leur club. Ainsi, leur invité a été promu colonel, et bientôt les golfeurs de toute la Grande-Bretagne jouaient pour égaler ou mieux que le l'imaginaire Colonel Bogey.

Vers le milieu des années 1890, le terme "bogey score" désigne le score idéal qu'un bon joueur peut espérer réaliser sur un trou dans des conditions parfaites et remplace le « ground score ».

Le mot « par » est plus récent. A l’origine il s’agit d’un mot anglais, dérivé du latin et utilisé depuis le 16 ème siècle, qui signifiait « égalité ». Il était souvent employé pour désigner un niveau standard, habituel, ordinaire. Si une chose est "subpar", elle est inférieure à la moyenne. Si quelque chose est "on par", elle est égale ou conforme à une norme établie. Ce mot était aussi utilisé dans la cotation des actions d’entreprise. En français on parle de valeur au pair, un prix fixé par l’entreprise émettrice. Par la suite la valeur de l’action peut évoluer au-dessus ou en-dessous de sa valeur au pair. Ce terme « par » n’a été introduit dans le golf qu’à la fin du XIX ème siècle par les Américains Il s'agit du nombre de coups qu'un joueur sans handicap peut espérer jouer sur un trou dans des conditions idéales. A cette époque, il entre en concurrence avec le mot anglais « bogey » dont il est synonyme. Il fait son entrée officielle en 1911 dans le langage golfique aux Etats Unis et l’USGA, United States Golf Association, le définit ainsi : « jeu parfait, sans coups de chance, dans des conditions météorologiques ordinaires, en accordant toujours deux coups sur chaque putting green ». Selon l’USGA, un coup au-dessus du par devenait un bogey. Ces nouvelles définitions seront adoptées ensuite par les Anglais malgré leurs réticences.

L’USGA définit aussi, en 1911, les distances de chaque Par :

Jusqu’à 205 mètres Par 3

205 à 388 mètres Par 4

288 à 548 mètres Par 5

Au-delà de 548 mètres Par 6

Chez les Anglais, les distances variaient selon les clubs. En 1914, les magazines de golf britanniques militent pour un système de classement similaire à celui des États-Unis mais ce n’est qu’en 1925 qu’ils adoptent les règles américaines qui deviennent internationales.

Ces distances ont légèrement varié depuis 1911 pour aboutir aux règles actuelles proposées par l’USGA dans les compétitions officielles :

Par Hommes Femmes

Par 3 0 -228 mètres 0 -192 mètres

Par 4 228 - 429 mètres 192 - 365 mètres

Par 5 429 - 630 mètres 365 – 525 mètres

Par 6 plus de 630 mètres plus de 525 mètres